Évaluation des risques associés aux organismes nuisibles des plantes
L'une des principales tâches de notre groupe scientifique sur la santé des plantes est d'évaluer les risques liés aux organismes nuisibles émergents et établis, ainsi que les menaces pesant sur les denrées alimentaires.
Nos experts évaluent, par exemple, s'il convient d'envisager l'inscription d'organismes nuisibles aux plantes sur la liste des organismes de quarantaine de l'Union européenne (UE) – ce qui implique des activités spécifiques de contrôle et de surveillance et ils délivrent des conseils sur les options de réduction des risques.
Nos évaluations aident les législateurs de l'UE à prendre des décisions sur les mesures de protection de la santé des plantes.

Catégorisation des organismes nuisibles
La catégorisation des organismes nuisibles constitue la première étape d'une évaluation des risques, au cours de laquelle nous décrivons l'identité d'un organisme nuisible Organisme vivant (p. ex. insecte, rongeur, mauvais herbe, champignon ou virus) néfaste pour les plantes et/ou leurs composants (p. ex. les semences ou les fruits), sa biologie, sa distribution, son statut réglementaire, sa gamme de plantes hôtes et sa capacité à s’introduire, à s'établir et à se propager dans l'UE.
La catégorisation permet également de déterminer si l'organisme nuisible remplit les critères pour être considéré comme un organisme Entité vivante tel qu’un humain, un animal, une plante ou un microbe (p. ex. une bactérie, un virus) de quarantaine (absence ou présence limitée dans l'UE, mais capacité de s’introduire, de s'établir et de se propager) ou comme un organisme réglementé hors quarantaine (déjà présent dans l'UE).
Évaluation quantitative des risques
Si nos experts concluent qu'un organisme nuisible remplit les critères pour être considéré comme un organisme de quarantaine, la Commission européenne peut décider de nous demander de réaliser une évaluation quantitative des risques, y compris une évaluation des options de réduction des risques et une évaluation des mesures de contrôle actuelles de l'UE.
Dans nos évaluations, nous examinons le risque d'introduction et de propagation d'un nouvel organisme nuisible, ainsi que son impact dans l'UE. Nous comparons également les conséquences d'une combinaison de mesures actuellement en place pour réduire le risque phytosanitaire.
Organismes nuisibles prioritaires
Les règles de l'UE exigent l'établissement d'une liste d'organismes nuisibles susceptibles d’entraîner des conséquences économiques, environnementales ou sociales importantes, appelés organismes nuisibles prioritaires. Cette liste guide les États membres de l'UE dans l'élaboration de mesures de contrôle et de gestion des risques posés par ces organismes nuisibles.
La première liste de 20 organismes nuisibles prioritaires a été établie sur la base d'une analyse de critères et d'indicateurs réalisée par le Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne et sur la base d'évaluations des risques fournies par l'EFSA.
Cette liste comprend des organismes nuisibles tels que Xylella fastidiosa, le scarabée japonais (Popillia japonica), le longicorne asiatique (Anoplophora glabripennis), le verdissement des agrumes et la tache noire des agrumes.
La méthodologie développée par le CCR et l'EFSA permet d'évaluer quantitativement les organismes nuisibles et de les classer en fonction de la gravité de la menace qu'ils représentent.
Les résultats montrent, par exemple, que la bactérie Xylella fastidiosa pourrait coûter au secteur agricole plus de 5,5 milliards d'euros par an en perte de production si elle se propageait dans l'ensemble de l'UE.
De même, si le longicorne asiatique devait se propager dans l'UE, le coût pour le secteur forestier pourrait atteindre 50 milliards d'euros par an.
L'EFSA évalue de nouveaux candidats potentiels pour rejoindre la liste des organismes nuisibles prioritaires. Nous travaillons en collaboration avec le CCR et prévoyons de publier nos évaluations d'ici la fin de l'année 2024.
Évaluation des risques liés aux marchandises végétales
Conformément à la législation phytosanitaire de l'UE, la Commission européenne a dressé une liste des plantes à haut risque, c'est-à-dire des plantes qui présentent un risque phytosanitaire d'un niveau inacceptable pour le territoire de l'Union, et dont l'introduction dans l'UE est interdite.
Nos experts évaluent les menaces posées par les plantes figurant sur cette liste afin d'aider la Commission européenne à décider de la mise à jour de la liste.
Avant de commencer ces travaux en 2019, nous avons publié un rapport décrivant les informations que les pays tiers doivent fournir lorsqu'ils contestent la validité des restrictions à l'importation de l'UE concernant un végétal ou un produit végétal.
Nous avons également produit des documents d'orientation expliquant la méthodologie que nous utilisons pour réaliser ces évaluations.
Une infographie est également disponible pour illustrer visuellement la manière dont l'UE s'assure que les plantes importées sont sûres.
Nos experts évaluent aussi le risque que les organismes nuisibles représentent pour un produit spécifique importé dans l'UE, ou l'efficacité des mesures prises par un pays exportateur pour prévenir ou réduire le risque pour la santé des plantes dans l'UE.
Publiés
Expert group

Le groupe PLH est composé d’experts en évaluation des risques liés aux organismes nuisibles, en phytopathologie, épidémiologie et écologie.