Collecte de données sur la santé et le bien-être des animaux (SIGMA)

SIGMA peut être considéré comme une approche intégrée de la collecte de données, offrant un ensemble d'outils pour rendre le processus plus facile et plus rapide. Seules les normes (c'est-à-dire le modèle de données sur la population animale et le modèle de données de laboratoire) sont obligatoires. Par conséquent, une « collecte de données SIGMA » correspond en fin de compte à une collecte de données conforme aux normes SIGMA.

La principale nouveauté introduite par SIGMA réside dans ses normes, en particulier le modèle de données sur les populations animales.

Auparavant, l'EFSA collectait des données sur le bétail en Europe avec un niveau de détail beaucoup plus faible et les informations recueillies n'étaient pas centralisées : seuls les pays d'origine tenaient des registres des exploitations agricoles situées sur leur territoire. Or, une bonne connaissance de la population animale domestique est cruciale pour une évaluation correcte des risques. Par exemple, un paramètre épidémiologique de base comme la prévalence* d'une maladie ne peut être calculé si la population n'est pas connue.

C'est pourquoi un module spécifique pour la collecte de données sur le bétail au niveau de l'exploitation a été établi. Ces données seront ensuite associées aux données de laboratoire de l'EFSA afin d'obtenir une vue d'ensemble de la situation. À la fin du processus, l'EFSA sera en mesure d'évaluer :

• le nombre d'exploitations agricoles présentes dans une zone donnée ;
• combien d'entre elles ont été testées ;
• le nombre d'animaux dans chaque ferme ;
• le nombre d'animaux testés ;
• le nombre d'animaux testés positifs.

Grâce aux informations supplémentaires collectées (facteurs de risque potentiels) et aux informations concernant l'ensemble de la population, l'EFSA pourra améliorer la précision des estimations des paramètres épidémiologiques pertinents.

* La prévalence est le rapport entre le nombre d'animaux (choisis au hasard) testés positifs et la population à laquelle ils appartiennent.

Oui. En 2021, la collecte de données sur la peste porcine africaine a été réalisée en utilisant l'approche SIGMA. Malgré l'introduction de nouveaux éléments (une nouvelle série complète de données sur l'élevage domestique, un nouvel outil de cartographie), les données ont été soumises sans retard supplémentaire par rapport aux années précédentes. On s'attend donc à ce qu'à partir de 2022, les données soient reçues dans un délai plus court, la courbe d'apprentissage ayant atteint son plateau.

L'un des principaux objectifs de SIGMA est d'améliorer encore l'expérience des fournisseurs de données (États membres) en matière de soumission des données : l'objectif est de rendre le processus si accessible qu'à tout moment, par exemple dans le cas d'une demande urgente d'évaluation des risques, les fournisseurs de données seront en mesure d'envoyer les données requises en l'espace de quelques jours.

Un deuxième objectif important est d'éviter toute double déclaration, en particulier à l'EFSA. Il apparaît que le modèle de données SIGMA sur les populations animales permet de collecter des données à un niveau de détail tel qu'elles peuvent être agrégées de toutes les manières possibles, répondant ainsi aux besoins d'autres activités, par exemple le rapport annuel sur les zoonoses. L'objectif est de demander aux fournisseurs de données de ne soumettre leurs données qu'une seule fois et dans un format unique.

À l'heure actuelle, SIGMA couvre entièrement la collecte de données sur la peste porcine africaine. La prochaine maladie animale que SIGMA couvrira est la grippe aviaire. En 2023, un projet pilote sera mené avec des États membres volontaires et en mars 2024, la première transmission officielle de données sur l'influenza aviaire dans SIGMA aura lieu.

D'autres maladies et populations animales cibles connexes seront également couvertes par SIGMA, la priorité étant donnée à celles identifiées par le groupe de travail de l'EFSA sur le mandat de surveillance « One Health ».

D'une manière générale, deux types de données sont collectées dans l'approche SIGMA :

• des données sur les populations animales (par exemple, volailles, porcs et bovins), y compris la localisation et la taille de l'exploitation, les espèces animales et le type de production ;
• les données relatives aux résultats des tests de laboratoire, y compris l'identifiant de l'échantillon, l'identifiant de l'établissement, le type d'échantillon, la date de l'échantillonnage et du test, le test de diagnostic utilisé et les résultats.

Les données relatives à la population animale doivent être fournies au niveau de l'établissement (exploitation ou même des lieux plus définis au sein de l'exploitation, s'ils sont officiellement enregistrés au niveau national, par exemple les poulaillers dans le contexte d'une exploitation avicole). Le modèle de données peut enregistrer des données de géolocalisation (latitude et longitude) et, si nécessaire, les fournisseurs de données peuvent également utiliser des niveaux de résolution inférieurs.

Les données de surveillance (résultats de tests de laboratoire) doivent être fournies au niveau des résultats. À cet égard, l'identifiant de l'établissement, qui doit être communiqué lorsque l'échantillon est prélevé sur un animal d'élevage, est une variable d'une importance cruciale. Cet identifiant permet à l'EFSA de relier les résultats des tests aux informations existantes sur l'exploitation où l'animal a été élevé et, en fin de compte, d'effectuer une évaluation des risques et une analyse des facteurs de risque adéquates. Le fait de ne pas communiquer ces informations limitera considérablement les possibilités d'analyse par l'EFSA pour mieux comprendre le comportement de la maladie et aider les éleveurs.

Toutes les données soumises à l'EFSA, une fois validées par l'État membre, sont stockées dans l'entrepôt de données scientifiques de l'EFSA. Les données sont ensuite utilisées par l'EFSA pour réaliser des évaluations des risques et produire des résultats scientifiques. Conformément aux exigences de transparence en vigueur, les données sont publiées de manière proactive dans la Knowledge Junction (Zenodo) de l'EFSA.

Avant la publication d'un résultat scientifique, les données sur lesquelles il repose ne sont accessibles qu'à l'EFSA. Après la publication, les données sont agrégées et mises à la disposition du public dans la Knowledge Junction de l'EFSA (Zenodo).

Toutes les données couvertes par le RGPD (règlement général sur la protection des données), par exemple, l'identification de l'exploitation, la géolocalisation, etc. sont protégées et ne seront pas incluses dans l'ensemble des données publiées dans la Knowledge Junction de l'EFSA.

Si les fournisseurs de données considèrent que certaines de leurs données partagées avec l'EFSA sont confidentielles, ils peuvent en demander la confidentialité en suivant la procédure officielle.

Les exigences minimales sont les suivantes

• les données à soumettre doivent être en format numérique ;
• si un fournisseur de données a l'intention d'utiliser l'outil de cartographie SIGMA EST, un investissement initial unique est nécessaire pour la configuration.