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Appel à la création d’un réseau de recherche européen pour endiguer les pertes d’abeilles

Une coopération renforcée entre les agences de l’UE, les États membres et les chercheurs s’impose d’urgence pour améliorer notre compréhension de la manière dont les facteurs de stress multiples nuisent à la santé des abeilles. C’est l’une des conclusions du rapport publié aujourd’hui par l’EFSA, qui propose également la création d’une base de données de recherche centralisée et libre d'accès, afin de développer une approche globale en matière d’évaluation des facteurs de stress chez les abeilles.

Plusieurs organisations européennes participent actuellement à des projets de recherche portant sur la santé des abeilles et parfois, leurs travaux sont fragmentaires et se chevauchent. Une collaboration plus étroite contribuerait à éviter la duplication des travaux, à identifier les recherches à mener en priorité, à convenir de nouvelles méthodologies et à partager les développements technologiques, indique le rapport. L’EFSA propose de mettre en place un réseau qui engloberait le groupe inter-services «Abeilles» de la Commission européenne, le laboratoire européen de référence pour la santé des abeilles, des organismes des États membres tels que l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), d’autre agences de l’UE telles que l’Agence européenne des médicaments (EMA), ainsi que des organisations internationales.

Ce réseau est l’une des recommandations proposées dans la synthèse des travaux réalisée par l’EFSA sur les travaux d’évaluation des risques pour les abeilles menés actuellement dans l’ensemble de l’UE. Le but du rapport, rédigé en coopération avec la Commission européenne et certains États membres, est de mettre en lumière les lacunes observées dans les connaissances disponibles actuellement et de suggérer des recherches qui contribueraient à développer un programme harmonisé d’évaluation des risques environnementaux pour les abeilles.

Pour le Dr La dose de référence est la dose minimale d'une substance qui entraîne un risque sanitaire clair mais de faible intensité, correspondant généralement à une modification de l'ordre de 1 à 10 % d'un effet toxique spécifique, tel que l'induction d'un cancer Agnès Rortais, biologiste et scientifique spécialiste des abeilles à l’EFSA: «Notre analyse révèle que la santé des abeilles fait l’objet de nombreuses recherches en Europe, mais qu’elles ne sont pas toujours bien équilibrées entre les différentes disciplines et que des duplications existent. Par exemple, il y a une pénurie de travaux sur les abeilles autres que les abeilles mellifères et, même pour ces dernières, les études se concentrent uniquement sur quelques sous-espèces, alors qu’il existe une grande diversité, avec des adaptations locales en Europe. Les recherches manquent aussi en ce qui concerne la reproduction des reines et des abeilles mâles.

«Nous avons également noté que les projets portant sur l’évaluation des facteurs multiples de stress chez les abeilles sont rares. Or, nous savons que dans leur milieu naturel, les abeilles sont confrontées à toute une série de facteurs de stress. Il nous faut donc améliorer d’urgence notre compréhension de la manière dont ces facteurs se combinent et interagissent.»

Une initiative importante dans ce domaine est le groupe de travail spécialisé, récemment créé par l’ANSES dans le but d’analyser des données sur l’exposition des abeilles à des facteurs de stress tels que des agents pathogènes, des organismes nuisibles, des pesticides ou encore des médicaments vétérinaires ; ce groupe a aussi pour objectif de procéder à un examen de la littérature scientifique portant sur les interactions entre ces différents facteurs. L’EFSA participe à ce groupe de travail de l’ANSES et elle a également participé à un groupe de travail organisé dans le cadre du projet de l’UE sur la santé et le bien-être des animaux (ANIHWA, Animal Health and Welfare project), mis en place pour renforcer la coordination des programmes de recherche nationaux sur la santé et le bien-être des animaux d’élevage, y compris les abeilles.

«Notre analyse nous a appris que, par rapport à l’EFSA, les États membres et la Commission européenne se sont davantage investis dans des travaux de recherche sur les effets des facteurs de stress biologiques sur les abeilles, tandis qu’en ce qui concerne les facteurs de stress chimiques, les rôles sont inversés. Il est donc judicieux de combiner nos domaines respectifs d’expertise, car nous cherchons à développer une méthode permettant d’évaluer les effets combinés de ces facteurs de stress», ajoute le Dr Rortais.

L’EFSA recommande également la création d’une banque de données centralisée et libre d’accès, qui recenserait les informations et les méthodes pouvant être utilisées pour évaluer les risques de facteurs de stress individuels et multiples. Plusieurs bases de données ont été développées pour favoriser le partage de données, mais il n’existe actuellement pas de dépôt unique, accessible publiquement.

L’EFSA donnera une brève présentation de son rapport lors de la Conference for Better Bee Health, organisée par la Commission européenne à Bruxelles, le 7 avril 2014.

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